Biographie

Autoportrait – 1949
Huile sur toile (46×38)
Collection particulière

Pierre GILLES est né le 7 septembre 1913 au bourg de Ménéac dans le Morbihan, deuxième d’une famille de cinq enfants. Son père était voiturier. Du côté paternel, des grands-parents cultivateurs ; du côté maternel un grand-père menuisier, une grand-mère repasseuse de coiffes qui le prend chez elle et l’élève jusqu’à l’âge de dix ans. Il entre en apprentissage à treize ans après le certificat d’études primaires comme employé de magasin d’alimentation à Ménéac, et de 1928 à 1932 il est apprenti peintre en bâtiment à la Trinité-Porhoët, à Merdrignac et à St-Méen-le-Grand. De 1932 à 1939, il est ouvrier peintre à Rennes. Il rencontre en 1936 Anne Bedel qui devient son épouse et sera la mère de leurs cinq enfants. Survient la guerre et la mobilisation ; il est blessé et fait prisonnier en juin 1940, puis rapatrié par la Croix Rouge dès 1941. En 1943, il se réfugie à Ménéac avec sa famille. C’est là, durant les années d’occupation, qu’il étudie, réfléchit, approfondit sa vocation de peintre. En 1946, de retour à Rennes, où il se fixe définitivement, il refuse une offre de situation dans le bâtiment et décide de se consacrer uniquement à la peinture de chevalet : il avait 33 ans.

Autoportrait – 1962
Huile sur toile (117×73)
Collection particulière

Dès les commencements de son nouveau métier, Pierre GILLES a abordé tous les genres qu’il pratiquera durant toute sa vie d’artiste : portraits, natures mortes, nus, paysages, scènes de la vie familiale, de l’atelier du peintre ou de la vie contemporaine, et compositions inspirées de la Bible. Il a pratiqué divers modes d’expression : peinture à l’huile, aquarelle, crayons, encre, lithographie.

A part deux voyages d’étude au Danemark en 1948 et à Tolède en 1956, jusqu’en 1968 il a travaillé principalement en Bretagne, qu’il a parcourue dans tous les sens en solex d’abord puis à partir de 1958 en 2 CV. Quelques voyages cependant en Normandie, en Ile de France et à Menton et Nice. 

Dès ses débuts aussi son travail est estimé et reconnu par des prix :

  • prix « Robert de Rougé » au Salon des Artistes Français en 1948,
  • prix « Eugène Carrière » à la biennale internationale de Menton en 1951, 1953 et 1955,
  • prix de la ville du Mans en 1953,
  • prix de la ville de Saint-Brieuc en 1959,
  • prix de la ville de Trégastel en 1963,
  • prix « Paul Liot » au Salon des Artistes Français en 1967.

Il est sélectionné :

  • en 1946, au Salon des Tuileries à Paris,
  • en 1965, pour les « Peintres Témoins de leur temps : Le pain et le vin » au musée Galliera à Paris.
Autoportrait en miroir ou «Bonjour Pierre Gilles» – 1980-1984
Huile sur toile (200×100)
Collection particulière

Il expose régulièrement dans les Salons « La Nationale des Beaux-Arts », « Terres Latines », « Art libre » et « Comparaisons » au Musée d’Art Moderne de la ville de Paris.

Les années 1966 à 1972 sont des années charnières durant lesquelles Pierre GILLES va renouveler profondément sa manière de peindre, son rapport aux sujets : paysages ou figures ; période de remise en cause, de recherches et d’échanges avec ses confrères ou ses élèves (en 1965 il a fondé l’académie libre de peinture « L’Escabeau » à Rennes). Nombreux voyages : en Corse, en Murcie (Espagne), en Provence ; en Bretagne : île Molène et les grèves du Finistère Nord, les Monts d’Arrée et les Montagnes noires.

A partir de 1972, il va travailler à un cycle de compositions de grand format inspiré des Mystères du Nouveau Testament. Une partie de cet ensemble sera exposé dès 1974 à l’hôtel de ville de Pont-Aven. L’ensemble complet (quinze toiles) est exposé en 1975 dans le temple de l’Église réformée, boulevard de la Liberté, à Rennes, puis dans l’abbatiale de Redon, et l’année suivante dans l’église St-Martin de Brest. Une partie de cet ensemble sera encore présenté en 1984 à Paris dans le temple protestant de Pentemont, et en 1988 à Rennes dans le narthex de la cathédrale Saint Pierre. 

Pierre GILLES décède à Rennes le 21 octobre 1993.